
Avec l’arrivée massive des NFTs, la plateforme Bitclout a vu ces derniers jours de nombreuses polémiques suite à des accusations de plagiat et de violation des droits de l’auteur.
Qu’est-ce que le plagiat ? Le plagiat, nous dit Wikipedia, est “une faute qui consiste à copier un auteur ou accaparer l’œuvre d’un créateur dans le domaine des arts sans le citer ou le dire, ainsi qu’à fortement s’inspirer d’un modèle que l’on omet, délibérément ou par négligence, de désigner. Il est souvent assimilé à un vol immatériel. Certains opèrent une distinction entre le plagiat, emprunt grossier, et le « démarquage », où l’oeuvre subit des modifications variées pour brouiller les pistes ».
Le plagiat est donc une oeuvre faite d’emprunts; une reproduction non avouée d’une oeuvre originale ou d’une partie de cette dernière, sans autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit.
Nous présentons dans ce numéro plusieurs NFTs qui semblent correspondre à cette définition.
Il est possible que les créateurs de ces NTFs aient reçu l’autorisation des auteurs. Nous n’en savons rien. Ce que nous voulons souligner ici, c’est qu’en ne mentionnant pas les auteurs, ils laissent croire aux acheteurs potentiels qu’ils sont eux-mêmes les auteurs de ces oeuvres. C’est n’est pas éthique car la valeur d’un NFT dépend pour une grande part de l’origine de l’oeuvre. S’il s’agit d’illustrations téléchargées, légalement ou illégalement, gratuitement ou pour quelques dollars, ce n’est pas la même valeur que si le créateur du NFT est lui-même l’artiste.

La photographie utilisée dans ce NFT intitulé « Loneliness » est l’oeuvre du photographe américain Ron Compton spécialisé dans les danseurs, les portraits et les nus.

La peinture utilisée dans ce NFT est l’oeuvre du peintre californien Brian Calvin qui est connu pour ses portraits stylisés en gros plan comme dans cet exemple typique.


Ce NFT est composé du collage de deux oeuvres: une illustration représentant le dieu égyptien Anubis disponible sur le site Vecteezy, et, pour le fond, une illustration intitulée “Taipei 101”, qui est l’oeuvre de Romain Trystram, un artiste de grand talent basé au Maroc.


La tête de Skelly, le désormais célèbre squelette de la série de NFT, vient du site EasyDrawingGuides tandis que le corps vient du site Getty Images qui est connu pour avoir une politique très agressive contre la violation des droits d’auteurs.

L’illustration utilisée pour ce NFT est l’oeuvre de l’artiste russe GraniaA.


Ce NFT est composé de deux oeuvres: le portrait d’un général russe par le peintre George Dawe (1781–1829), et le portrait de Kurt Cobain par le peintre allemand Michael Knepper.
George Dawe était un portraitiste anglais qui a peint 329 portraits de généraux russes actifs lors de l’invasion de la Russie par Napoléon pour la Galerie militaire du Palais d’Hiver, à Saint-Pétersbourg, en Russie.
La créatrice du NFT qui continue a affirmer, en dépit des évidences, que c’est bien elle qui a peint ce portrait a juste oublié de retirer un morceau de fourure blanche près du col. Ce n’est pas un crime de faire un NFT avec un copié-collé. Il suffit de l’admettre.
Réactions de quelques clouters en colère
@brootle : Tous ces NFT de m.rde qui utilisent des images volées deviendront des actifs toxiques lorsque BitClout grandira. Et les personnes qui les achètent maintenant ne pourront jamais les revendre pour récupérer leur argent et entameront probablement des actions en justice pour se faire rembourser par ces “artistes” qui les ont “créés”.
@lukasjakson : Le fait est que tous ces escrocs et faux artistes NFT ont tué le marché secondaire NFT. Certains ont dépensé beaucoup d’argent pour des choses qui sont maintenant absolument sans valeur parce que chaque vente est une possible violation du droit d’auteur.
Qu’il y ait des gens qui pardonnent à ces gens est louable. Mais la conséquence sera que les escrocs ne disparaîtront pas et qu’il n’y aura pas de marché NFT et les collectionneurs devront vendre des tokens de créateurs pour obtenir à nouveau des liquidités.
Je suis fortement en faveur d’une politique de tolérance zéro envers les escrocs, sinon BitClout échouera.
Quoi faire pour résoudre ce problème ?
Si vous envisagez d’acheter un NFT, il y a quelque chose de très facile que vous pouvez faire pour vérifier l’origine de l’illustration, c’est de faire une recherche avec Google Images Search. Copiez l’url de l’image et collez-la dans la recherche d’image. Google vous montrera le cas échéant toutes les images similaires en ligne.
L’autre chose à faire, mais cela dépend des administrateur de la plateforme, serait d’établir une règle obligeant les créateurs de NFTs à dire s’ils sont ou non les auteurs des illustrations. Et le cas échéant créditer les auteurs des oeuvres empruntées.
Luka Jakson évoque quant à lui la création d’un processus de vérification des artistes.
@lukasjakson : Il y a déjà des gens qui travaillent sur de nouveaux nœuds (Stet et supernova pour autant que je sache) pour les artistes et je pense que cela aidera à l’avenir. La vérification de l’authenticité des artistes et de leurs œuvres peut se faire de plusieurs manières. Par exemple, en téléchargeant des vidéos du processus de création, où les artistes montrent leur identifiant BitClout ou un code QR émis sur la vidéo.
La plupart des artistes à qui j’ai parlé n’ont aucun problème non plus à donner leur identité et leur preuve de résidence.
Mais certains nœuds veulent que les artistes paient pour le système de vérification. À mon avis, les collectionneurs devraient payer pour cela.
Donc, pour avoir accès à certains artistes sur le nœud, les collectionneurs doivont payer un laissez-passer de 10 jours ou quelque chose comme ça.
La vie palpitante de Mr. Clouter

LA SUITE AU PROCHAIN NUMÉRO !
Nous espérons que vous avez apprécié ce 5e numéro. N’hésitez pas à investir dans @CloutZine.!
Rédaction et dessins: @PhilippeMeunier
CloutZine est aussi publié sur Clouters.net.